CARPE DIEM

Pourquoi cherches-tu l’impossible
en boulant à tout prix
connaître d’avance
ce que la vie nous réserve
à toi et à moi?

Quoi qu’il puisse nous arriver,
la sagesse n’est-elle pas
de nous soumettre chacun à notre sort?

Que la vie te réserve encore bien des hivers
ou, au contraire,
que tu sois en train d’en vivre le dernier
– celui-là même qui, en ce moment,
éreinte les vagues de la mer
à l’assaut des rochers – 
crois-mois, 
ne change rien à tes occupation
et, dans un cas comme dans l’autre,
n’escompte jamais vivre
plus loin que le jour où nous sommes.

Déjà, tandis que nous parlons,
le temps impitoyable aura fui.

C’est aujourd’hui qu’il faut vivre.
Car demain reste pour toi
ce qu’il y aura de moins sûr. 

Dédié à une jeune fille du nom de Leuconoë, ce poème appartient au premier livre des Odes d’Horace (Ode XI : AD LEUCONOEN) et doit sa célébrité à son dernier vers où figure l’expression littéralement intraduisible CARPE DIEM

Traduction et adaptation moderne : Gilles Simard, Ph.D. Tous droits réservés.